Burundi : Recrudescence des cas de violence d’opposants par les jeunes du parti au pouvoir

Le nombre de cas des opposants arrêtés et malmenés ne cessent d’aller crescendo au nord de Bujumbura, la capitale économique du pays. Le cas le plus récent est celui de Monsieur Alexis Mubumbe, militant du parti Congrès National pour la Liberté (CNL). L’administration de Kinama affirme être informée de cette situation et promet d’organiser des séances de sensibilisation à l’endroit de ces jeunes. Cependant, des organisations de défense des droits humains craignent une recrudescence de ces violations des droits humains.

Alexis Mubumbe, militant du parti Congrès National pour la Liberté (CNL) et originaire de Kamenge, a été arrêté et agressé le vendredi 13 mai 2022 par des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir (CNDD-FDD)

Alexis Mubumbe, militant du parti Congrès National pour la Liberté (CNL)

Cet acte odieux s’est déroulé à la 7ème avenue du quartier Bukirasazi II, dans la zone Kinama, au nord de la ville de Bujumbura. 

Selon des sources concordantes sur place à Bukirasazi II, le groupe de jeunes qui l’a agressé l’accusait “de participer à la formation de rebelles à l’est de la République Démocratique du Congo”. En le frappant et en le traînant par terre, ils lui ont lancé des insultes à caractère éthniques telles que “Chien tutsi, si tu as réussi à échapper notre vigilance en 2015, cette fois-ci tu ne pourras pas t’échapper”. 

Le non-appartenance au CNND-FDD, un autre “crime”

Ce qui est plus inquiétant, Alexis Mubumbe a reçu des menaces plusieurs fois qui lui intimident de quitter le CNL son parti, pour devenir member du parti au pouvoir. “J’ai déjà reçu d’appels anonymes me donnant l’ordre de démissionner au parti CNL pour regagner les Imbonerakure”. raconte Alexis. Et s’il n’obtempere pas a cette ordre? ”nous allons te faire une correction plus sérieuse”. a-t-il entendu dire de l’autre bout du fil.

Des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir (CNDD-FDD) pendant les cérémonies de l’Imbonerakure day 2021 à Muyinga.

Dans la vie courante, Alexis Mubumbe travaille en tant que formateur en paix et leadership chez English All Center depuis mai 2017.

La famille de monsieur Alexis Mubumbe craint que leur fils soit arrêté et porté disparu d’un moment a l’autre du fait que de cas de disparution forçee sont fréquents ces derniers jours.

Quant aux résidents de ce quartier Bukirasazi II, ils se disent inquiets et demandent que les forces de l’ordre renforcer la securite pour la Protection civile.

L’adminiatration locale tranquilise

Le chef de zone, Astére Niyokwizera, reconnait avoir été informé du cas d’un jeune agressé mais nie qu’il s’agisse d’un cas à caractère politique. Il  rassure la population en affirmant que des séances de sensibilisation seront organisées pour rappeler les principes du bon voisinage.

Malheureusement, les services nationaux de renseignement, la police et les membres de la jeunesse du parti au pouvoir au Burundi ont tué, détenu arbitrairement, torturé et harcelé des personnes soupçonnées d’appartenir à des partis d’opposition ou de travailler avec des groupes d’opposition armés.

Alexis Mubumbe, un cas loin d’etre isole

Le rapport sorti par Human Rights Watch indique qu’un homme âgé de 25 ans, membre du CNL), a egalement connu le similair. Sauf que lui, contrairement a Alexis, n’a plus été revu depuis le 27 janvier.

Ce jour-là, il a reçu un appel téléphonique et est allé rencontrer un membre local des Imbonerakure dans la commune de Mugina, située dans la province de Cibitoke et depuis ce moment, d’apres le raport, le jeune homme n’est pas apparu chez lui. Un membre de sa famille a déclaré que quatre hommes armés portant l’uniforme de police sont sortis d’un véhicule à quatre roues motrices, connu comme appartenant au Service national de renseignement (SNR) à Cibitoke. “Ils ont fait monter son proche dans le véhicule, et depuis, personne ne sait ou il est”. Dit le rapport.

De surcroit, le groupe de presse Iwacu, indique aussi, dans son article du 8 avril 2019 que “plusieurs cas de violations des droits humains ont été répertoriés au sud du pays.”

L’impunite, ce catalyseur des crimes

Selon Human Right Watch, entre octobre 2021 et avril 2022, plus de 30 personnes ont ete victimes des actes ignobles de violations des droits humains par les membres du parti CNDD-FDD. En effet des videos ou les Officiers de la Police reconnaissent les actes de meurtre en temoignent. Et selon son propre raport, le Human Right Watch a constate que dans les provinces de l’interieur du pays, l’impunité a favorise la proliferations des cas de violations des droits de l’homme.

Malgre tout, le parti au pouvoir nie les actes

Le parti CNDD-FDD nie l’implication de ses militants dans des actes de violence
La Commissaire à la communication du parti au pouvoir indique qu’aucun membre du CNDD-FDD n’est impliqué dans le harcèlement des membres de l’opposition. Selon elle, ils vivent en harmonie avec les membres d’autres partis politiques. « Ceux qui véhiculent de telles informations font de la surenchère, ils veulent attirer l’attention, ». Nancy Ninette Mutoni tient plutôt à « féliciter les Imbonerakure pour leur retenue face à la provocation ».

Par Avit Ndayiziga

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *