Journée Mondiale du Chiffrement 2024 : Le Burundi s’engage pour une sécurité numérique renforcée

Célébration, ce 28 décembre 2024 au Royal Palace Hotel, la Journée Mondiale du Chiffrement, édition 2024 au Burundi.

Le Burundi, à l’instar d’autres États, a vu le numérique devenir un élément indispensable dans la vie quotidienne de ses citoyens.

Dans cette optique et dans une ambiance à la fois studieuse et dynamique, le Burundi a eu le plaisir de célébrer, ce 28 décembre 2024 au Royal Palace Hotel, la Journée Mondiale du Chiffrement, édition 2024.

Cet événement a mis en lumière le rôle crucial que joue le chiffrement dans la sécurisation des communications, des transactions et des informations personnelles contre les cybermenaces, la surveillance non autorisée et les atteintes à la confidentialité.

Selon Global Encryption Coalition, le chiffrement est une technologie essentielle qui contribue à préserver la confidentialité et la sécurité des individus, de leurs informations et de leurs communications. 

Cependant, Global Encryption Coalition, regrette que certains gouvernements et organisations cherchent à affaiblir le chiffrement, ce qui créerait un précédent dangereux, compromettant la sécurité de milliards de personnes à travers le monde. Les actions menées dans un pays pour saper le chiffrement nous menacent tous.

Internet Society ( ISOC) Burundi a organisé la la Journée Mondiale du Chiffrement, édition 2024

Au Burundi, cette journée a été célébrée à travers un événement organisé par l’Internet Society ( ISOC) Burundi. Cet événement a rassemblé une pléiade d’experts en cybersécurité, de décideurs politiques et de représentants de la société civile, tous unis autour d’un objectif commun : renforcer la sécurité numérique et protéger les droits fondamentaux à l’ère du numérique.  

Parmi les personnalités présentes figuraient le vice-ministre des Technologies de l’information et de la communication (TIC), Ferdinand MANIRAKIZA, ainsi que le nouveau chairman du Fonds national de service universel, Elias AHABONAYO, témoignant de l’importance accordée par les autorités burundaises à cette question.  

Un débat riche et structuré autour du chiffrement

Dès 9 h 30, les discussions se sont engagées sous la houlette de Francis Olivier Cubahiro, chair de l’ISOC Burundi, autour du thème central : « Protéger la vie privée, la sécurité et les libertés grâce à des normes de chiffrement robustes ». 

L’atelier, divisé en plusieurs sessions, a abordé des enjeux cruciaux tels que :  

– La coopération internationale pour renforcer les normes de chiffrement ;  

– Le rôle du chiffrement dans la protection des droits numériques et de la vie privée ;  

– Les défis posés par l’intelligence artificielle dans un environnement chiffré ;  

– La résistance aux tentatives d’affaiblissement des protocoles de chiffrement ;  

– L’intégration des normes de chiffrement dans les politiques publiques et les innovations technologiques.  

Des interventions de haut vol

Parmi les intervenants, Me Germain Germain, juriste spécialisé en cybersécurité, a captivé l’audience avec une analyse approfondie sur l’impact des législations en matière de chiffrement et leur rôle dans la protection des droits numériques. De son côté, Mme Nadine Nibigira, PhD, analyste en cybersécurité et intelligence artificielle, a mis en lumière les enjeux stratégiques du chiffrement dans le domaine de la cybersécurité, soulignant les risques liés à l’accès aux données chiffrées et les indicateurs de performance clés pour une protection efficace.  

Une table ronde, animée par Francis Olivier Cubahiro, a permis de croiser les regards des différents acteurs présents, offrant une vision multidimensionnelle des défis et des solutions pour renforcer les normes de chiffrement face aux menaces croissantes.  

Il est important de noter que le chiffrement au Burundi montre des signes prometteurs, mais il reste encore peu connu et insuffisamment sensibilisé auprès du grand public. Certes, le pays dispose de ressources humaines compétentes, mais celles-ci ne sont pas encore en quantité suffisante.

Parmi les défis majeurs figurent la nécessité de disposer d’un nombre suffisant de ressources humaines spécialisées dans le domaine du chiffrement et le coût élevé des terminaux et de l’accès à un internet haut débit pour les professionnels du secteur.  

Ces obstacles doivent être surmontés pour permettre une adoption plus large et une mise en œuvre efficace du chiffrement au Burundi.

Malgré les défis, le gouvernement du Burundi a déjà franchi un pas important en promulguant la Loi N° 1/004 du 16 mars 2022 portant prévention et répression de la cybercriminalité au Burundi. Cette loi a pour objet la prévention et la répression de toutes les infractions cybernétiques commises au Burundi ou à l’extérieur du pays, à condition que ces infractions aient produit des effets au Burundi. Elle couvre également toutes les infractions pénales dont la constatation nécessite la collecte d’une preuve électronique.

De plus, la loi concerne l’accès ou la complicité visant à entraver, fausser, supprimer ou modifier le fonctionnement d’un système informatique d’une infrastructure critique.

Sur une population burundaise estimée à 13 097 400 en 2023, l’Agence de régulation et de contrôle des Télécommunications (ARCT) indique que 2 960 563 personnes, soit 22,6 % de la population, sont connectées à Internet, générant un chiffre d’affaires mensuel moyen de 13 683 296 664 FBU en mars 2024.

Le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile s’élève à 8 289 139, représentant 63,29 % de la population, avec un chiffre d’affaires mensuel moyen de 7 102 876 457 FBU pendant la même période.

En comparaison avec d’autres pays, le Burundi accuse un certain retard, mais il est en train d’adopter les technologies numériques afin d’en tirer pleinement parti.

Des recommandations fortes pour l’avenir

À l’issue des débats, plusieurs recommandations stratégiques ont émergé, dessinant une feuille de route pour le Burundi :  

1. Adoption de normes internationales : aligner le pays sur les standards mondiaux en matière de chiffrement pour garantir une protection optimale.  

2. Renforcement des capacités nationales : mettre en place des programmes de formation pour les professionnels du numérique et les décideurs politiques.  

3. Protection juridique du chiffrement : intégrer des dispositions spécifiques dans la législation nationale pour encadrer et protéger l’usage du chiffrement.  

4. Sensibilisation du public : lancer des campagnes d’information pour éduquer les citoyens sur l’importance du chiffrement dans leur vie quotidienne.  

5. Promotion des innovations locales : soutenir le développement de solutions technologiques intégrant des standards de chiffrement avancés.  

Un engagement renouvelé pour l’avenir

Cette édition 2024 de la Journée Mondiale du Chiffrement a marqué un tournant décisif pour le Burundi, confirmant l’engagement des acteurs institutionnels et techniques en faveur d’une sécurité numérique renforcée. Avec des débats de qualité et des recommandations concrètes, l’événement a posé les bases d’un avenir où le chiffrement sera un pilier central de la confiance numérique, essentiel pour bâtir une économie numérique sécurisée et innovante.  

Le Burundi, à travers cette initiative, montre qu’il entend bien jouer un rôle actif dans la protection des droits numériques et la promotion d’un internet sûr pour tous.

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